L’art subtil de la pratique quotidienne

Par Auriane Micheli

En chemin vers le perfectionnement d’un art ou une meilleure connaissance de soi, nous envisageons, à un moment ou à un autre, la mise en place d’une pratique quotidienne.

Rapidement, nous somme confrontée-s à une multitude de questions :

Comment développer une pratique régulière (de yoga, de méditation, de sport, …) ? Quel est le secret pour pratiquer tous les jours ? Comment tenir une routine sur le long-terme ?

Nous testons différentes approches : commencer petit, privilégier la discipline à la motivation, noter nos progrès… Et pourtant, les mêmes obstacles reviennent. Nous manquons notre pratique, et, frustré-es, nous finissons par l’abandonner.

… Et si la clé ne se trouvait pas là où nous l’attendions ?

Lorsque nous avons du mal à atteindre nos objectifs, que ratons-nous vraiment ?

Tout d’abord, rien. L’échec fait partie intégrante du processus de poursuite d’un objectif. Il fait appel à notre créativité et notre persévérance, nous offrant l’opportunité de nous réorienter et d’aller de l’avant.

Ensuite, il se peut que, dans notre quête, nous ayons perdu le sens de la perspective, et que nous ayons oublié une ligne directrice simple, mais fondamentale : la pratique de l’équilibre.

Dans notre tentative d’établir une pratique quotidienne, avons-nous essayé d’équilibrer :

  • La discipline et le lâcher-prise ?
  • L’engagement et la bienveillance envers nous-même ?
  • La structure et l’intuition ?
  • La persévérance et l’écoute ?
  • La détermination et le non-attachement aux résultats ?
  • La planification et la présence ?

Sommes-nous des tyrans envers nous-même, obnubilé-es par les chiffres (des minutes passées à, des séances par semaine, …), n’attendant rien de moins qu’une performance parfaite ? Cela mène au surmenage improductif et au mépris de soi.

Ou à l’inverse, trouvons-nous des excuses pour éviter l’inconfort ? Taisons-nous notre agitation intérieure dans la passivité ? Abandonnons-nous nos projets par peur d’être confronté-e aux mouvements de la vie ? Cela entrave notre croissance et nous prive d’explorer notre potentiel.

Ces deux attitudes extrêmes nuisent à notre estime de soi, sans réellement transformer nos comportements.

Et si une pratique fructueuse et enrichissante se trouvait dans le juste milieu ?

Une pratique qui nous challenge lorsque nous en avons la capacité et nous soutient lorsque nous en avons besoin. Une routine adaptable et évolutive, qui s’aligne sur nos besoins réels. Des objectifs validés non pas par l’apparence qu’ils revêtent, mais par la sensation qu’ils nous procurent.

C’est ce type de pratique qui nous nourrit et nous permet de développer, lentement mais sûrement, des habitudes de vie bénéfiques.

Comment savoir si notre pratique est équilibrée ?

Voici 5 indicateurs que nous sommes sur la bonne voie :

L’action est notre priorité

Nous pouvons lire tous les livres de développement personnel et analyser toutes les techniques de productivité, mais tant que nous ne passons pas à l’action, aucun changement ne se produit. Combien de temps consacrons-nous réellement à notre pratique ?

Rien ne nous enseigne mieux que la pratique pure. L’expérimentation – l’action couplée à une juste dose d’introspection – nous mène là où nous sommes censé-es être. C’est à cela que nous devons consacrer l’essentiel de notre énergie.

Nous pratiquons, encore et encore, expérimentons et ajustons, autant de fois que nécessaire.

Nous utilisons (avec sagesse) des systèmes d’organisation

Il existe bien entendu des outils précieux pour soutenir et stimuler notre pratique.

En voici un élémentaire, issu de de la psychologie de la motivation : définir des objectifs « SMART », c’est-à-dire des objectifs spécifiques, mesurables, atteignables, réaliste et temporellement définis (par exemple : « J’aimerais méditer tous les jours » devient « Je commence avec une méditation assise de 10 minutes, chaque matin après mon réveil, pendant une semaine »). L’important est de trouver ce qui fonctionne pour nous.

L’écriture est un excellent allié pour notre pratique quotidienne. Planifier nos pratiques dans un agenda, tenir un journal… Écrire permet de clarifier nos intentions, renforcer nos engagements, suivre nos progrès et réfléchir à notre évolution.

Avec les bons outils, nous entretenons une discipline juste, qui ne nous enferme pas, mais nous libère – des contraintes de temps, des distractions et des hésitations.

Nous connaissons et nous nous remémorons notre « pourquoi »

Pour qu’une pratique soit équilibrée, elle doit s’aligner avec une intention claire et profonde.

Pourquoi pratiquons-nous ? Que cherchons-nous à cultiver avec notre pratique ? Est-ce la maîtrise, le bien-être, la connaissance, la présence ? Quelle intention mérite d’être poursuivie ? Parfois, nous sommes tellement pris par le quoi et le comment que nous oublions l’intention originelle de notre pratique : se reconnecter, se libérer, se sentir entier…

Nous avons pris le temps d’investiguer la raison d’être de notre pratique, et nous nous la remémorons « sur le tapis ».

Nous ressentons de l’enthousiasme

Voici le signe d’une pratique épanouie : nous appréhendons notre pratique avec curiosité, désir et plaisir.

Pour nourrir notre motivation, nous devons poursuivre des objectifs qui nous passionnent, qui nous rendent enthousiastes à l’idée de ce que nous apprendrons en chemin. La pratique quotidienne n’est pas conçue pour nous mesurer ou nous valoriser ; c’est un rituel que l’on (s’)offre, une célébration de notre énergie de vie.

Nous pratiquons avec entrain, légèreté et dévouement, que ce soit pour quelques minutes ou plusieurs heures.

Nous nous sentons libre

Nous sommes en paix avec notre pratique.

Nous avons accepté que l’adaptabilité et la patience sont le secret pour atteindre nos objectifs et développer des habitudes sur le long terme.

Nous sommes constamment en train d’explorer et la pratique est juste là, devant nos yeux. Nous pratiquons sans effort, de tout cœur, et cela nous apporte joie, plénitude et sérénité.

Pour résumer

Cet article se veut un encouragement, pour vous comme pour moi, à renouveler notre regard sur notre pratique quotidienne.

La pratique quotidienne est un avant tout un apprentissage, constitué de constante redirections – ou plutôt de raffinements – vers une intégration plus authentique et plus harmonieuse de notre art dans tous les aspects de notre vie. Ce que l’on découvre de soi, et donc du monde, en chemin, nous enrichit bien plus que la réalisation d’un objectif.

Enfin, rappelons-nous : l’équilibre ne consiste pas à rester immobile au milieu de tout ce qui est, mais à danser avec et à travers le mouvement, en embrassant toutes les expressions de la vie.

Une invitation…

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Pure pratique. Aux aurores. Ensemble !

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