Dans le bouddhisme originel (le bouddhisme Theravada), une place prépondérante est donnée à la pratique de Satipatthâna ou pratique des 4 présences de l’attention. Ce terme ne dit sans doute par grand-chose à beaucoup d’entre nous, or il est pourtant à l’origine d’une pratique à la mode aujourd’hui : le Satipatthâna sutta est en effet le texte source du bouddhisme exposant la manière de pratiquer la pleine conscience (mindfulness).
L’attention, outil fondamental de la détente
La méditation de la pleine conscience est souvent utilisée aujourd’hui dans un but de détente, en tant que méthode anti-stress dans un monde effréné. Il est intéressant de noter que le sutra sur lequel elle est basée discourt fondamentalement de l’attention (sati). Ainsi il s’agit d’établir notre attention sur 4 grands groupes : le corps, les ressentis, l’esprit et les dhamma (cadres de contemplation à appliquer aux objets mentaux), dans une progression allant de l’attention aux phénomènes les plus grossiers jusqu’aux plus subtils, menant peu à peu à une attitude de lâcher-prise, état d’esprit propice à l’éveil. Ainsi le lâcher-prise dans ses dimensions les plus profondes implique l’établissement de l’attention. Pour lâcher-prise, il faut voir ce qui est tendu en nous, nos réactions et protections conditionnées, nos habitudes, nos désirs et attachements, tout ce qui est source de souffrance ou d’insatisfaction. Et pour voir, il est nécessaire de porter son regard sur ces objets : l’attention est ainsi véritablement notre alliée, notre outil fondamental pour voir, connaître, et enfin lâcher-prise.
Calmer le corps, les ressentis, le mental
C’est bien ce que l’on fait lorsqu’on pratique « une détente » dans un cours de Yoga par exemple. Souvent la manière de procéder correspond aux toutes premières étapes de la méditation du Satipatthâna : l’enseignant.e guide l’attention des pratiquants.es sur diverses parties de leur corps ou sur certains ressentis, permettant peu à peu le lâcher-prise physique, émotionnel et mental. Porter son attention sur le corps permet de focaliser l’esprit sur un seul objet (dans le moment présent) et de désactiver nos schémas de préoccupations, inquiétudes et tensions (dans le passé ou le futur). L’esprit se stabilise, la respiration s’apaise, le corps se calme.
Cet état de stabilité mentale et de calme physique constitue le point de base du Satipatthâna pour une progression de contemplations de plus en plus profondes et subtiles. L’enseignement complet du Bouddha s’y retrouve, les niveaux s’approfondissant, se développant et se couvrant les uns les autres, tels des holons . A travers la contemplation du corps (posture, respiration, parties du corps, éléments…), des ressentis (agréables, désagréables, neutres), de l’esprit (états d’esprits sains ou malsains, soumis à l’avidité, la colère, l’illusion…), les dhammas sont pleinement compris (comme par exemple ce qui fait obstacle aux niveaux profonds de contemplation, ou les facteurs menant à l’éveil, ou les quatre nobles vérités…)
La pratique et le développement du Satipatthâna sont ainsi d’une richesse et d’une importance centrales dans l’enseignement du Bouddha, constituant « le chemin direct menant à la réalisation du Nibbâna, à la perfection de la sagesse, au plus grand bonheur possible et à la liberté insurpassable ».
Avec l’audio ci-dessous, expérimentez les premiers pas sur le chemin du lâcher-prise, à l’aide du Satipatthâna, la présence de l’attention.
Cela peut constituer une méditation, dans ses premières étapes (utile même si l’on est un.e méditant.e chevronné.e : le Bouddha lui-même disait utiliser régulièrement l’attention au corps dans ses méditations !) et ainsi notre posture sera celle de l’assise ou cela peut constituer une pratique plus simple de détente en posture allongée. Ce processus guidé est inspiré et issu en grande partie des instructions des méditations Satipatthâna de Bhikkhu Anâlayo dont vous pouvez trouver les audios complets sur youtube .
Mode d’emploi :
- Choisissez votre intention (détente ou méditation.
- Allongez-vous (si vous choisissez la détente) ou asseyez-vous (pour la méditation) dans un endroit calme.
- Laissez-vous guider par ma voix…